HABITATS FLEXIBLES & MATÉRIALITÉS NATURELLES
FLEXIBLE HOUSING & NATURAL MATERIALS
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DATE : 1er semestre 2019-2020
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ENSEIGNANTS : Isabelle Biro | Alia Bengana | Emilien Pont | Marc de Fouquet | Christophe Laforge
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Studio de 3ème année
LES MATÉRIAUX BIO ET GÉOSOURCÉS
Avec l’âge de l’anthropocène arrive une nouvelle injonction, celle d’utiliser des matériaux géo et bio sourcés. L’esthétique induite par ces formes souvent archaïques de mise en oeuvre revues à l’aulne du XXIème siècle, font inévitablement référence à l’architecture vernaculaire, dans laquelle ce sont les matériaux qui guident la main des constructeurs: le bois que l’on assemble, la pierre que l’on superpose, la terre que l’on compresse en l’additionnant.La question d’une transposition d’une architecture traditionnelle souvent régionaliste dans un vocabulaire contemporain s’adosse à celle du passage du lisse au rugueux, de la mise en valeur de l’artisanat et des savoirs faire locaux, de la recherche des ressources de proximité en portant une attention particulière aux cycles courts, bref d’une architecture qui fait sens en harmonie avec son milieu.Le cycle de vie des bâtiments peut être pris en compte dès la conception de ceux ci, tout d’abord en s’intéressant à l’impact même du bâtiment sur le site auquel il appartient. Cette pratique qui tend à anticiper la déconstruction doit être pensée en anticipant les modes constructifs, les assemblages, la préfabrication et la filière sèche afin de favoriser le démontage du bâtiment plutôt que sa démolition
LE LOGEMENT FLEXIBLE
Le contexte de production du logement social (locatif ou accession à la propriété) en France devient de plus en plus normatif. Les questions liées à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, la norme Cerqual, la norme Habitat et Environnement, le Plan Climat à Paris, les réglementations de sécurité incendie: l’ensemble de ces impositions sous forme de «carcan» conduisent à un logement formaté, sans confort ni flexibilité particulière permettant à chacun d’y développer son propre mode de vie. On en arrive à des cellules souvent identiques où l’innovation majoritairement absente se cantonne au mieux à un traitement de l’enveloppe du bâtiment. Cette question de l’enveloppe, qui est pourtant le lieu privilégié des relations entre le monde de l’intime et celui de l’urbain constitue trop souvent la portion congrue sur laquelle se juge aujourd’hui la qualité d’un immeuble d’habitations. Bien que vertueuses dans leurs principes, ces normes sont aussi partielles qu’exclusives de quantité de sujets sociétaux déterminants : l’évolution de la cellule familiale qui se décompose et se recompose de plus en plus fréquemment, le travail à domicile qui nécessite un espace «en plus» où pouvoir s’installer, un mode de vie par cohabitation qui , longtemps cantonné à la vie étudiante s’étire de plus en plus vers l’âge adulte et la vie active, l’intergénérationnel qui permet une interrelation entre les familles et les personnes âgées sans exclusion ni mise à l’écart, le développement des économies solidaires et de partage qui nécessite de concevoir des espaces partagés, la création de jardins communautaires ou de potagers urbains, le traitement des ambiances intérieures au logement qui permettent de continuer à se sentir en relation avec le monde extérieur (à l’inverse du principe prôné aujourd’hui de la bouteille thermos), une mixité sociale qui permet de fréquenter l’autre sans idées préconçues sur le thème du «vivre ensemble».
Notre appréhension de la cellule consistera donc en une opposition entre éléments déterminés (ce qui reste stable) et éléments indéterminés (ce qui peut être modulé ou transformé sans remettre en cause la structure du logement), ce qui conduit à la notion de flexibilité, indissociable de celle de confort.
Il s’agit donc de définir, re/ définir ou préciser le protocole d’organisation et de hiérarchie des espaces de l’immeuble et du logement, du plus public au plus intime. Il faut également rajouter aux trois dimensions du projet une quatrième qui est le facteur temps. Comment imaginer un système réversible et ouvert qui puisse permettre des modifications ultérieures?
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DATE : 1st semester 2019-2020
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ENSEIGNANTS : Isabelle Biro | Alia Bengana | Emilien Pont | Marc de Fouquet | Christophe Laforge
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3rd year studio
BIOBASED AND GEOSOURCED MATERIALS
With the age of the anthropocene comes a new injunction to use geosourced and biobased materials. The aesthetics induced by these often archaic forms of implementation, revised in the alder of the 21st century, inevitably refer to vernacular architecture, in which it is the materials that guide the hand of the builders: the wood that is assembled, the stone that is superimposed, the earth that is compressed by adding it together. The question of transposing traditional architecture, which is often regionalist, into a contemporary vocabulary is based on the question of the transition from smooth to rough, the development of local craftsmanship and know-how, the search for local resources, paying particular attention to short cycles, in short, architecture that makes sense in harmony with its environment. The life cycle of buildings can be taken into account from the design stage, first of all by looking at the impact of the building itself on the site to which it belongs. This practice, which tends to anticipate deconstruction, must be thought out by anticipating construction methods, assemblies, prefabrication and the dry process in order to encourage the dismantling of the building rather than its demolition.
FLEXIBLE HOUSING
The production context of social housing (rental or home ownership) in France is becoming increasingly normative. Issues related to accessibility for people with reduced mobility, the Cerqual standard, the Habitat and Environment standard, the Climate Plan in Paris, fire safety regulations: all these "straitjacket" impositions lead to a formatted housing, without any particular comfort or flexibility allowing everyone to develop their own way of life. We end up with often identical cells where the innovation that is mostly absent is at best confined to a treatment of the building envelope. This question of the envelope, which is nevertheless the privileged place of relations between the intimate and urban worlds, too often constitutes the congruent portion on which the quality of a residential building is judged today. Although virtuous in their principles, these norms are as partial as they are exclusive of many decisive societal subjects: The evolution of the family unit, which is breaking up and reconstituting itself more and more frequently; work at home, which requires an "extra" space in which to live; a cohabitation lifestyle, long confined to student life, which is stretching more and more towards adulthood and working life; intergenerationality, which allows for an interrelationship between families and the elderly without exclusion or marginalisation, the development of economies of solidarity and sharing, which requires the design of shared spaces, the creation of community gardens or urban vegetable gardens, the treatment of the ambiences inside the home that allow people to continue to feel connected to the outside world (contrary to the principle advocated today of the thermos flask), a social mix that allows people to socialise with others without preconceived ideas on the theme of "living together".
Our apprehension of the cell will thus consist of an opposition between determined elements (what remains stable) and indeterminate elements (what can be modulated or transformed without calling into question the structure of the dwelling), which leads to the notion of flexibility, inseparable from that of comfort.
It is thus a question of defining, re/ defining or specifying the protocol of organization and hierarchy of the spaces of the building and housing, from the most public to the most intimate. It is also necessary to add to the three dimensions of the project a fourth one which is the time factor. How can we imagine a reversible and open system that can allow later modifications?